Zoom Out

Délire Atta (Michaela Grill, Roger Tellier-Craig, 2025)

Délire Atta est le fruit d’une collaboration entre le musicien Roger Tellier-Craig et la vidéaste Michaela Grill. Cette collaboration a pris la forme, en premier lieu, d’une performance qui s’est déroulée le 24 avril 2025, à La lumière collective, dans le cadre de la journée d’étude « L’art du cinéma scientifique ». Les artistes avaient reçu, en amont de leur performance, dix films issus de la collection de films scientifiques de l’Université de Montréal, cinq ayant été davantage choisis pour l’image ; cinq, pour le son. De La biologie des atta (Madeleine Bazire, 1960) à La formation de la cellule L.E. (présente dans ce programme), d’Expérimentation accoustique sur les corbeaux (RG Busnel, 1962) à La Grande oreille (Pierre Guilbert, 1962) et Jekyllum (Claude Schnéegans, 1974), Grill et Tellier-Craig ont extrait, trituré, ralenti, texturé, filtré, empilé, bouclé des fragments de ces films, pour proposer une plongée, hypnotique, clignotante et frétillante, tout en couleurs saturées, dans ces matières palpitantes. (André Habib) 

Mot des artistes

Délire atta utilise des séquences trouvées et des sons provenant de six films d'archives et les transforme par un processus d'abstraction et de recontextualisation. L'approche de Michaela Grill vise à libérer les images de leur patine historique, à les dépouiller de leur nostalgie pour révéler leur potentiel visuel brut. En mettant l'accent sur les textures, les formes et le mouvement, elle laisse le matériau lui-même dicter la composition. La teinte rouge de la copie originale de La biologie des atta, par exemple, est devenue un élément visuel clé - embrassé plutôt que corrigé - renforçant la présence physique et le pouvoir expressif du film.  Roger Tellier-Craig a travaillé exclusivement avec le son de quatre de ces films, en sélectionnant des matériaux riches en timbres et en textures. Ce matériel a ensuite été étiré, granulé et remodelé en de nouveaux fragments sonores qui font toujours écho à leur source d'origine - non pas comme des références directes, mais comme une expansion des possibilités infinies au sein de médias souvent considérés comme limités. Ensemble, l'image et le son s'engagent dans un dialogue de texture et de transformation, révélant des résonances inattendues dans les archives et générant de nouvelles possibilités à partir de ce qui pourrait autrement être considéré comme fixe ou obsolète. (Roger Tellier-Craig, Michaela Grill)

Sources des images et des sons :

La biologie des atta (Madeleine Bazire, 1960)

La formation de la cellule LE (R. Robineaux, R. Kourilsky, 1962)

Croissances cristallines: étude interférométrique en lumière blanche polarisée (S. Goldsztaub, M. Quivy, 1962)

Un délire hallucinatoire - psychose systématique chronique (Éric Duvivier, 1962)

Expérimentation acoustique sur les corbeaux (RG Busnel, 1962)

La grande oreille (Pierre Guilbert, 1962)

Jekyllum (Claude Schnéegans, 1974)

------

Cet événement a été rendu possible grâce au soutien du CRSH, de la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal, du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts de Montréal. Il a été réalisé en collaboration avec la revue Hors champ (projet Cadavre exquis), le CRILCQ, le laboratoire CinéMédias, le partenariat international CinEXmédia, la Bibliothèque des lettres et sciences humaines ainsi que la Division des archives et de la gestion de l’information de l’Université de Montréal. 

Remerciements : 

Thomas Carrier-Lafleur, Louis Pelletier, Martin Chateauvert, Valérie Rioux, Dany Letourneau, Guylaine Brazeau, Éléonore Aubut-Robitaille et la Division des archives et de la gestion de l’information de l’Université de Montréal, la Bibliothèque de lettres et sciences humaines de l’Université de Montréal, l’équipe de la lumière collective, Niagara Custom Lab, Éric Thouvenel, l’équipe du Carrefour des arts des sciences.

cadavre exquis   cinéma expérimental   experimental cinema   films éducatifs   films scientifiques   performance