Zoom Out

L’arbre:Une carte postale Montréal-Beyrouth

« Carte postale » nous offre l’occasion de recevoir des nouvelles du monde en images et en sons. Brève et spontanée, elle se présente tantôt comme une question, tantôt comme une réponse, une impression qui invite à l’échange.

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“Postcards from…” gives us the occasion to receive some news from across the world, in sound and images. Short and spontaneous, it sometimes a question, sometimes an answer, an impression that is also an invitation.

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« Il y a plusieurs années, on m’a offert une cartouche de film super-8 de marque Casichrome. Une cartouche mystère à propos de laquelle je ne trouvais rien en ligne (je n’ai appris que tout récemment que c’est une pellicule mise sur le marché par la compagnie d’alimentation française Casino, dans les années 90).

Pendant la pandémie, vivant loin de la ville, je contemplais, pendant des heures, le même arbre depuis ma fenêtre.

J’étais prise par un grand désir de prendre ma caméra. Alors je me suis mise à filmer, à chaque semaine, le même arbre.

Je savais que ma cartouche Casichrome était expirée. Je m’attendais à avoir à peine des images.

Au cours de cette même année, lors d’une visite chez des antiquaires dans les Canton de l’est, je mis la main mains sur un lot de films Ektachrome G, datant des années 80. Ces pellicules révéleront plus tard un mariage et des paysages. L’une des cartouches dans la boîte était neuve. Je décidais alors de filmer le chemin du retour.

Une fois déconfinés, et pendant un atelier 16mm à Main film, j’ai filmé Yza. C’était mon premier test de surimpression avec la Bolex qui réussissait.

Deux jours après être rentrée de Beyrouth, à la mi-octobre, j’ai lu un texte de Ghada Sayegh. Ses mots m’ont bouleversée. Ils m’étaient familiers.

Les images me sont revenues, et le montage s’est fait de lui-même. Je savais exactement quelles bobines je devais utiliser.

Je lui ai écrit pour lui demander si je pouvais reprendre son texte.
J’ai enregistré Senda en voix off, de façon DIY.

Plusieurs échanges avec Ghada ainsi qu’avec l’équipe de Zoom out ont rendu ce petit film possible. » (C. Partamian)

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“A couple of years ago, someone gave me a Super8 cartridge of Casichrome, a mysterious film stock that I couldn’t find any information on online (I recently discovered it was a film that was commercialized by the French food retailer Casino in the 90’s).

During the pandemic, living away from the city, I would contemplate, for hours, the same tree from my window.

I was taken by a strong urge to take my camera. And so I began filming, each week, the same tree.

I know my Casichrome cartridge had expired. I expected to barely see an image.

During that year, I visit an antique shop in the Eastern Townships and I bought a box of Ektachrome G unprocessed cartridges from the 80’s. These films, once developed, would reveal a marriage and some landscapes. One of the cartridges in the box was untouched. I decided to film the trip back home.

Once we started deconfining, and during a 16mm workshop at Main Film, I filmed Yza. It was my first successful superimpression with the Bolex.

Two days after returning from Beyrouth, mid-October, I read a text by Ghada Shayegh. Her words unsettled me deeply. They were familiar.

The images returned, and the editing fell into place naturally. I knew exactly which rolls of film I had to use.

I asked her if I could use her text.

I recorded Senda’s voice, DIY style.

A few exchanges with Ghada and with the team of Zoom Out made this little film possible.” (C. Partamian)

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